AVANT-PROPOS
L’élaboration de profils professionnels occupe une place importante dans la problématique de l’adéquation des formations aux besoins du marché de l’emploi.
En effet, les profils professionnels constituent, dans un premier temps en tout cas, la principale source d’inspiration pour l’élaboration des profils de formation. Les programmes de formation viennent s’y ajouter dans une phase ultérieure.
C’est dans cet esprit que le Fonds de Formation professionnelle de la Construction (fvb-ffc Constructiv) a adapté les profils professionnels existants en collaboration avec le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) et le Comité National d’Action pour la sécurité et l’hygiène dans la Construction (navb-cnac Constructiv). Les nouveaux profils accordent, en outre, une large place aux nombreux développements résultant des exigences en matière de construction durable.
Les profils professionnels remaniés couvrent un grand nombre de matières qui relèvent tant du gros œuvre que du parachèvement, et sont avalisés par des experts
du secteur.
Ils contribuent ainsi à concrétiser l’un des aspects essentiels de la mission du ffc, en tant que lien entre l’offre et la demande de main d’œuvre et de formation dans le secteur de la construction.
Robert Vertenueil
Président fvb-ffc Constructiv
Un mot d’explication
Comme vous avez pu le lire dans l’avant-propos, un remaniement des profils de compétences professionnelles s’imposait. En effet, plusieurs profils n’étaient plus d’actualité. Par ailleurs, la demande de compétences dans le cadre de la construction écologique et durable ne fait que grandir. Sans oublier que la sécurité mérite, elle aussi, l’attention nécessaire.
Un profil de compétences professionnelles décrit les compétences d’un ouvrier expérimenté du bâtiment. L’actualisation des profils part d’une réflexion en termes de compétences. Une compétence est un ensemble de “savoir”, “savoir-faire” et “savoir-être” qui s’expriment dans un comportement observable. Le présent document adopte partout cette subdivision.
Par “savoir”, nous entendons tout ce qu’un isolateur industriel doit connaître pour exercer son métier, les croquis isométriques, par exemple.
Par “savoir-faire”, nous entendons tout ce qu’un isolateur industriel doit être capable de faire pour exercer son métier: poser le matériau d’isolation sur les têtes, par exemple.
La notion de “savoir-être” fait référence à la conduite, à la manière de penser, au comportement dont un isolateur industriel doit faire preuve pour exercer son métier. Il doit, par exemple, avoir le sens de la collaboration.
Les activités reprises dans le profil de compétences sont subdivisées en trois blocs.
- Les activités communes propres à tous les ouvriers du bâtiment, notamment l’aménagement du chantier;
- Les activités spécifiques au métier, comme le montage de l’habillage;
- Les activités transversales “vertes”, comme la pose d’un isolant.
Ces activités sont très importantes pour un processus de construction durable. Elles peuvent se retrouver telles quelles dans plusieurs profils professionnels. Mais ces compétences ne seront pas nécessairement communes à tous les ouvriers de la construction. Elles ne sont d’ailleurs pas reprises dans le métier d’isolateur industriel car elles y diffèrent fortement des autres professions.
Pour certaines activités, nous travaillons avec un code couleur. Le vert représente des activités écologiques et durables, l’orange signale des activités qui concernent la sécurité et le bien-être.
Les blocs d’activités sont, à leur tour, subdivisés en activités clés. Le savoir, le savoir-faire et le savoir-être sont décrits pour chaque activité clé.
Définition de la profession
Les isolateurs industriels sont les ouvriers qui isolent des installations industrielles.
L’isolation consiste, d’une part, à appliquer un matériau isolant autour des conduites et des appareils et, d’autre part, à placer un habillage autour de l’isolation pour protéger cette dernière des intempéries et des dommages mécaniques.
Mais, dans la pratique, on observe une division des tâches, les travailleurs étant engagés dans des phases distinctes du processus de production en fonction de leur expérience et de leur formation: l’enlèvement des anciens habillages et matériaux d’isolation dans le cas de travaux d’entretien, la pose du nouveau matériau d’isolation, la pose de l’habillage, la réalisation de pièces de tôlerie, le mesurage des conduites et appareils à isoler, … . On distingue trois niveaux d’exécution différents dans cette répartition des tâches:
- aide isolateur;
- isolateur, isolateur-monteur et isolateur professionnel;
- métreur et tôlier.