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Préface
Le sujet traité par MM. Pilot et Moreau est à l’avant-scène des problèmes fréquents et difficiles qui se posent actuellement à l’ingénieur des sols. Ce problème, qui était exceptionnel lorsque l’urbaniste pouvait choisir le terrain, devient aujourd’hui de plus en plus fréquent au fur et à mesure de la diminution des sites favorables à la construction et à l’industrialisation du point de vue de l’assise des terrains. Ce problème est difficile, comme le prouve le nombre d’incidents récents enregistrés dans tous les pays du monde.
Successivement, des colloques à Bolkesjo (Norvège), en 1969, Purdue University (États-Unis), en 1972, ont été consacrés à ce sujet ; au 8 Congrès international de Moscou, ce sera l’un des thèmes importants dont on essaiera de dégager une synthèse.
Certes, les erreurs possibles sur les caractéristiques physiques sont beaucoup plus importantes que celles concernant la méthode de calcul, mais il est d’un très grand intérêt de disposer de résultats de calculs permettant de voir de quelle marge de sécurité on dispose en fonction des limites du domaine probable dans lequel s’inscrivent les données de la mécanique des sols.
C’est à ce souci que répond le travail présenté par MM. Pilot et Moreau. De présentation commode, il permet une première évaluation rapide du coefficient de sécurité.
La méthode utilisée est celle du calcul en contraintes totales avec une surface de glissement circulaire.
On utilise d’autre part la méthode des tranches de Bishop. Elle suppose implicitement que les déformations sont négligeables avant rupture et que celle-ci se produit simultanément en tous les points de la surface de rupture. En fait, les extensions latérales du substratum mou déforment horizontalement la surface de rupture et diminuent le couple de rappel dû au frottement dans le remblai.
Mais les corrections à apporter au résultat sont dans l’ensemble plus faibles que celles dues à une mauvaise évaluation des données physiques du sol mou et les données très claires et très pratiques présentées par MM. Pilot et Moreau constituent un outil de travail pour aborder ce problème très important.
Les abaques présentés dans ce document pallient ce défaut en permettant de déterminer rapidement le coefficient de sécurité d’un remblai homogène en matériau frottant, avec ou sans cohésion, reposant sur un sol de fondation purement cohérent, homogène, d’épaisseur limitée. Le remblai est éventuellement flanqué de banquettes latérales dont les dimensions optimales peuvent être déterminées.
Ces abaques ont été mis au point au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (Paris), avec le concours de Mme KAÇMAZ, Ingénieur de l’Université Technique d’Istanbul, Les calculs ont été exécutés sur les ordinateurs CAE 510 et CII 10 070 dont dispose le L.C.P.C., à l’aide des programmes qui y ont été mis au point [2-3]
LA STABILITÉ DES REMBLAIS SUR SOLS MOUS
Le problème de stabilité lié à la construction des remblais sur sols mous, présente les trois principaux caractères suivants :
- Lorsqu’un glissement se produit, il apparaît soit en cours de construction, soit peu après l’achèvement du remblai ; c’est une rupture à court terme. Ceci implique un choix des caractéristiques mécaniques de résistance au cisaillement du sol de fondation adapté à cette particularité. Cela consiste généralement à retenir le couple de paramètres déduit d’essais de cisaillement rapides : cohésion non drainée Cu associée à une valeur nulle de l’angle pu. Les essais de cisaillement råpides reconstituent le comportement du sol de fondation sous le remblai, en cours de construction : du fait de la viscosité, l’écoulement de l’eau à travers les pores du sol ne se fait pas instantanément et il y a augmentation de la pression interstitielle de l’eau. La cohésion non drainée Cu traduit ces phénomènes.
- Lorsque le sol de fondation n’est pas très hétérogène, la courbe de rupture est sensiblement circulaire et elle passe profondément sous le talus du remblai : son développement en profondeur est souvent limité par la présence d’un substratum résistant.
- Les moyens destinés à améliorer les conditions de stabilité concordent généralement avec ceux qui sont propres à l’accélération des tassements : la consolidation se traduit en effet par une amélioration des caractéristiques mécaniques du sol de fondation. Il en résulte que le choix de la technique de construction du remblai et le traitement du sol de fondation interviennent notablement dans les questions de stabilité.
Au sommaire
PRÉFACE
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER – La stabilité des remblais sur sols mous
1 Les paramètres de résistance au cisaillement
1.1 Étude en laboratoire
1.2 Étude en place
2 Calcul de la stabilité
2.1 Méthode de calcul
2.2 Choix de la cohésion du sol de fondation 3 Influence des paramètres sur la stabilité
3.1 Pente du talus de remblai
3.2 Épaisscur de sol compressible
3.3 Caractéristiques du remblai et du sol de fondation
3.4 Banquette latérale
CHAPITRE II – Abaques de calcul
1 Présentation
1.1 Remblai seul
1.2 Remblai équipé de banquettes …
2 Exemples de calcul
2.1 Généralités sur l’utilisation d’abaques
2.2 Exemples numériques
2.3 Recherche des caractéristiques géométriques d’une banquette
BIBLIOGRAPHIE
ABAQUES
I. Remblai en matériau purement frottant .
II. Remblai en matériau frottant et légèrement cohérent
III. Remblai équipé de banquettes latérales (pente 2/3)
IV. Remblai équipé de banquettes latérales (pente 1/2)